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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/398

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– Le baron de Reiss !

– Oui, un homme que tu as vu à Joigny il y a un mois à peu près, et qui tient en ses mains tes billets faux… »

Duchemin devint livide. D’une voix étranglée, il bégaya :

« Comment sais-tu qu’il détient ces billets ?

– Comme je sais qu’il a acheté à Mme Delion et qu’il garde avec soin certaine reconnaissance signée par moi et fort compromettante. Pour acheter et collectionner ainsi qu’il le fait des papiers de ce genre, ce baron de Reiss, vrai ou faux, a certainement de bonnes raisons. Toi et moi nous sommes menacés, nous devons nous unir pour combattre l’ennemi commun. »

Duchemin tremblait de tout son corps. Il essaya de donner le change à son ancienne maîtresse.

« Mais je n’ai rien à craindre de lui, moi », dit-il.

Amanda haussa les épaules.

« Ne me raconte donc point de calembredaines, répliqua-t-elle. Tu sais bien que je ne suis pas une imbécile. Comment le baron de Reiss s’est-il procuré les traites enrichies par toi d’une signature de fantaisie ?

– En les remboursant.

– Connaissais-tu cet homme depuis longtemps ?

– Je le voyais ce jour pour la première fois…

– Et il est venu à ton aide ? Comment cela s’est-il passé ? »

Duchemin avait peur. Il raconta à Amanda de quelle façon imprévue le baron de Reiss lui avait offert ses services.

« Et tu n’as pas trouvé cela singulier ?

– Pourquoi aurais-je refusé un secours arrivant si juste à point pour me tirer d’affaire ?…

– Cet homme n’a rien exigé de toi ?

– Que voulais-tu qu’il exigeât ?

– Voyons, Raoul, parle ! Apprends-moi la vérité ! Je te le répète, il faut nous unir pour échapper à ce misérable qui n’est pas plus baron que toi !

– Comment se nomme-t-il ?

– Ovide Soliveau. C’est un voleur et un assassin qui a failli m’empoisonner, il y a quelques jours… Il se sen-