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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/404

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pressentiment que Lucie Fortier deviendra votre femme un jour. Ayez confiance et attendez. Dans quelques semaines j’aurai un devoir sacré à remplir vis-à-vis de Georges. Je vous demande de patienter jusque-là et de suivre pendant ce temps mes conseils, si singuliers qu’ils puissent paraître.

– Quel secret avez-vous découvert ?

– Aucun. Je cherche à vous rendre Lucie, voilà tout. Maintenant pourriez-vous me donner quelques renseignements dont j’ai besoin : la dernière fois que nous nous sommes rencontrés chez Georges, vous nous avez dit avoir entre les mains une pièce authentique prouvant que celle que vous aimiez est bien la fille de Jeanne Fortier.

– Oui, et cette pièce est encore en ma possession.

– C’est M. Paul Harmant qui vous a remis cette pièce ?

– Oui, monsieur.

– Pouvez-vous me la confier ?

– J’irai la chercher à l’instant même si vous le désirez…

– C’est inutile. Je vous prierai seulement de vouloir bien me la communiquer demain.

– Demain, vous l’aurez, monsieur.

– Tout cela est incompréhensible pour vous. Mais ne vous en étonnez point ! J’ai beaucoup pensé, beaucoup réfléchi, recueilli pas mal d’indices. Assurément, ces indices sont vagues. Peut-être ne me conduiront-ils à rien ; mais, en les négligeant, je me croirais imprudent et coupable. »

En ce moment un vigoureux coup de sonnette coupa la parole aux deux causeurs. Un instant après, le valet de chambre d’Étienne introduisait Georges Darier. Lucien demanda :

« Es-tu satisfait de ton voyage ?

– On ne saurait l’être davantage. J’avais deux affaires à plaider. Je les ai gagnées. Seulement un ennui m’a empêché de mener à bien la troisième affaire pour laquelle j’étais appelé. Un dossier perdu le jour de mon départ. J’ai cru d’abord l’avoir oublié chez moi. J’ai