Aller au contenu

Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/405

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

télégraphié de Tours à ma vieille Madeleine. Elle n’a rien trouvé sur mon bureau. J’ai demandé une remise à quinzaine me proposant, une fois à Paris, de couvrir d’affiches les murailles, de promettre une grosse récompense, et de rentrer ainsi en possession de papiers sans lesquels mon client perdrait infailliblement son procès…

– Peuvent-ils être utiles à quelqu’un ?

– À personne qu’à moi et à mon client. »

Le déjeuner, entremêlé de longues causeries, se prolongea jusqu’à deux heures de l’après-midi.

« Si nous passions dans mon atelier ? » dit Étienne.

Au premier plan de l’atelier se voyait, sur un chevalet, l’ébauche bien avancée déjà du portrait de Mary Harmant. Le tableau représentant l’arrestation de Jeanne Fortier au presbytère était, comme de coutume, recouvert d’une toile verte.

À ce moment le valet de chambre entra pour prévenir Étienne que Melle Harmant demandait à le voir. Le peintre se rendit au salon, où Mary avait été introduite.

« Mon cher artiste, dit la jeune fille, pardonnez-moi de venir ainsi vous surprendre, j’ai une excuse… il y a urgence…

– Vous êtes toujours la bienvenue chez moi, mademoiselle, répondit Étienne en s’inclinant. Il y a urgence, dites-vous ?

– Mon père sera ici d’un moment à l’autre, je ne voudrais pas qu’il vît mon portrait. Car, alors, adieu la surprise ! Il s’est arrêté en route, et j’en ai profité pour me hâter de vous prévenir. Je l’attendrai ici, ma présence ne vous gêne pas ?

– Elle ne me gêne pas, et je crois qu’il vous sera agréable de rencontrer dans l’atelier deux personnes avec lesquelles, il n’y a qu’un instant, je parlais de vous… »