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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/411

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À deux ou trois reprises j’ai vu sa physionomie changer, quoiqu’il possède sur lui un prodigieux empire. C’est un gredin ! »

Rue Murillo, le dîner fut servi à sept heures. Vers dix heures du soir, Paul Harmant fit apporter du papier et des plumes, installa Georges Darier devant une petite table et lui dit :

« Mon cher avocat, je sollicite de votre obligeance le projet de contrat que je porterai demain à mon notaire, et que nous signerons dans quinze jours. »

Le jeune homme prit une plume.

Le millionnaire dicta :

« Paul Harmant, fils de Césaire Harmant, et de Désirée-Claire Soliveau, son épouse, tous deux décédés, né à Dijon, Côte-d’Or, le 21 avril 1832, veuf de Noémi Mortimer, née aux États-Unis d’Amérique, à New York, mécanicien constructeur et propriétaire demeurant à Paris, rue Murillo.

« Mary-Noémi Harmant, fille de Paul Harmant et de Noémi Mortimer, son épouse décédée. Née à New York, le 30 juillet 1864. »

« Parfait, dit Georges ; au futur, maintenant ! »

Lucien prit la parole à son tour et dicta :

« Jules-Lucien Labroue, né à Alfortville (Seine), le 9 octobre 1855, fils de Jules-Adrien Labroue, et de Marie Berthier, son épouse, tous deux décédés. »

– Sous quel régime mariez-vous votre fille ? dit l’avocat.

– Sous celui de la communauté, le seul qui prouve au mari une absolue confiance. Je donne à ma fille un million de dot, espèces, et je reconnais à Lucien un apport d’un million, sans compter les terrains d’Alfortville.

– Cette grande fortune que vous m’offrez, monsieur, qu’ai-je donc fait pour la mériter ? s’écria Lucien en se levant.

– Ce que vous avez fait ? répondit Paul Harmant. Vous assurez le bonheur de ma bien-aimée Mary ! Outre ce contrat, un acte d’association sera signé entre nous et la moitié de tous les bénéfices vous appartiendront.