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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/415

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VII

Le médecin avait déclaré la maladie de Lucie très grave…

Alors commença pour Jeanne une existence terrible, effrayante, qui semblait au-dessus des forces humaines. Le matin, elle se rendait à la boulangerie Lebret. Son service fini, elle revenait en toute hâte s’installer au chevet de la jeune malade, jusqu’à l’heure où la distribution du soir la rappelait rue Dauphine. Jeanne passait ses nuits entières à pleurer et à prier, ne fermant pas l’œil un instant et n’ayant même point la pensée d’aller se jeter sur son lit pour y goûter un peu de repos. Enfin, au bout de quatre jours de mortelles angoisses, le docteur annonça que le danger n’existait plus et que la convalescence commençait. Jeanne put respirer enfin.

Alors elle se souvint de l’avocat Georges Darier, auquel elle avait à remettre des papiers trouvés dans une enveloppe qui portait son nom.

Le lundi suivant, après avoir porté son pain, Jeanne se munit de ces papiers et prit le chemin de la rue Bonaparte.

Madeleine l’introduisit dans le salon précédant le cabinet de l’avocat. Jeanne se sentit prise d’une émotion étrange.