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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/450

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de ces dimanches il devait venir passer la journée ici, je suis venu de mon côté, à tout hasard, dans l’espoir de me rencontrer avec lui.

– Alors, monsieur, vous avez de la chance ! Il déjeune ici en ce moment, avec une personne de sa connaissance.

– Melle Amanda, sans doute !

– Précisément : une charmante demoiselle. Si vous le voulez, monsieur, je les préviendrai qu’il y a là quelqu’un fort désireux de voir M. Duchemin ?

– Pas en ce moment, madame. Laissez déjeuner ces jeunes gens. Quand ils auront fini, je vous prierai de vouloir bien leur apprendre ma présence, mais seulement alors. »

L’artiste commanda le menu de son déjeuner et se mit à manger. Une demi-heure plus tard, Madeleine fut obligée de venir au comptoir où la maîtresse de l’hôtel lui posa cette question :

« M. Duchemin a-t-il fini de déjeuner ?

– Oui, madame. Je vais servir le café dans le cabinet.

– Ah ! bien, prévenez-le qu’il y a ici, dans la grande salle, une personne, un monsieur qui désirerait lui parler. »

Madeleine sortit faire la commission. Les deux jeunes gens se regardèrent mais Amanda prit résolument son parti.

« Priez ce monsieur de venir », dit-elle. La servante redescendit.

« Mais sapristi ! poursuivit la jeune femme en s’adressant à Raoul, montre donc que tu es un homme. Te voilà pâle comme si une demi-douzaine de gendarmes venaient t’arrêter ! »

Étienne Castel, conduit par Madeleine, parut sur le seuil. La servante se retira et referma la porte. L’artiste salua.

« Vous voudrez bien, madame et monsieur, m’excuser, commença le nouveau venu, mais j’ai besoin d’avoir avec M. Duchemin quelques minutes de conversation.

– On m’a prévenu, monsieur, bégaya Raoul, et je vous ai fait prier de vouloir bien venir ici. Vous