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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/456

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Lyonnais ; il faut qu’elle ait toute la surprise. On ne l’invitera que le matin… »

* * *

Ovide Soliveau préparait son départ avec beaucoup d’entrain. Il passait son temps à faire des emplettes pour les emporter à Buenos Aires. Il allait et venait dans Paris, très affairé, mais se défiant toujours de Melle Amanda.

Depuis son retour à Paris, Ovide avait fait la connaissance, dans un tripot, d’un personnage ayant habité Buenos Aires. Ce personnage s’était fait un plaisir de lui promettre des lettres d’introduction. Il se nommait Tiercelet et demeurait rue Jacob.

Ovide, un après-midi, se décida à aller prévenir ledit Tiercelet de son prochain départ, et à réclamer de son obligeance les lettres promises. L’ancien industriel était absent et ne devait rentrer que fort tard.

Soliveau se retira en annonçant qu’il allait lui écrire pour un rendez-vous fixe. Il redescendit la rue de Seine, cherchant un café où il pourrait tracer quelques lignes.

Ses yeux rencontrèrent l’enseigne :

AU RENDEZ-VOUS DES BOULANGERS.

Les criminels aiment à revoir les lieux où ils ont combiné et exécuté leur crime. Ovide franchit le seuil de l’établissement du marchand de vin.

« Avez-vous un cabinet ? dit-il au mastroquet.

– Oui, monsieur, ici. »

Et le patron désignait la pièce séparée de la grande salle par un vitrage dans lequel s’ouvrait un vasistas.

Nous avons dit que le vitrage était à demi couvert par des rideaux. Ces rideaux ne montaient pas bien haut. En regardant par-dessus on voyait l’intérieur de la salle.

Ovide s’assit et s’apprêta à écrire. Les voix très bruyantes de la salle voisine arrivaient à lui d’une façon tellement distincte qu’il tourna la tête pour chercher par où ces voix pouvaient pénétrer ainsi, et il constata l’existence du vasistas à demi ouvert. Il commença sa