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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/464

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– Le pays de mon père…

– Oui ; et on m’a parlé de lui, là-bas.

– On se souvient encore de lui dans une ville qu’il a quittée depuis si longtemps !

– On parle beaucoup de M. Harmant, dans les termes les plus flatteurs, ainsi que de son cousin. Vous savez quel est ce cousin ?

– Oui, un original, le cousin Ovide Soliveau, à qui mon père a vendu son établissement en quittant New York. Il me déplaisait souverainement.

– Bref, il est resté en Amérique.

– Heureusement, grand Dieu ! »

Étienne se leva.

« Vous partez déjà ? fit Mary.

– Oui, mademoiselle. Je vais à Courbevoie. »

« Cette enfant ignore que Soliveau est à Paris, pensait-il. Pour elle il habite toujours New York. »

Étienne Castel se fit conduire au café où l’attendait Duchemin.

« Paul Harmant est à l’usine, lui dit-il, et ne rentrera pas dîner à son hôtel.

– S’il allait quitter Courbevoie avant de recevoir la dépêche que je dois lui envoyer…

– N’ayez crainte. Je l’en empêcherai. »

En moins d’une demi-heure, le repas des deux hommes était terminé, et ils expédiaient une dépêche ainsi conçue :

« Attendrai chez moi, ce soir, neuf heures. Très urgent. OVIDE. »

Puis ils se rendirent au pont de Neuilly. À l’extrémité du pont, Raoul descendit et dit :

« Je vais attendre là.

– C’est convenu, répliqua l’artiste. Je ferai en sorte de ne quitter notre homme qu’au moment de le laisser aller à son rendez-vous. Demain matin, je vous attendrai chez moi. »

Étienne se fit conduire à l’usine. Le millionnaire avait