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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/470

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La servante regarda autour d’elle et demanda :

« Qui me parle ?

– Moi… dans le cabinet. Voulez-vous venir un instant ? »

Amanda ferma le vasistas. Marianne parut.

« Vous avez besoin de moi, madame ? fit-elle en entrant.

– Oui, mademoiselle.

– Tout à votre service. De quoi s’agit-il ?

– Il y aura un grand repas chez vous, aujourd’hui…

– Oui, madame, un banquet en l’honneur de Lise Perrin, qu’on appelle généralement dans le quartier maman Lison. C’est une brave porteuse de pain qui a failli être écrasée…

– Et, cette brave femme, vous l’aimez, vous ?

– Mais, certainement que je l’aime !

– Eh bien, alors, Marianne, vous ne ferez point ce que l’homme avec qui vous causiez tout à l’heure vous a conseillé de faire…

– Comment le savez-vous ? balbutia la servante stupéfaite.

– Le vasistas était ouvert, j’ai tout entendu.

– Alors, madame a dû comprendre qu’il s’agissait d’une simple plaisanterie, d’une farce inoffensive.

– Je le sais, Marianne, mais vous y renoncerez.

– Pourquoi ça ? Croyez-vous que le Dijonnais ait mis dans le flacon quelque chose qui puisse faire du mal à maman Lison ?

– Je sais qu’il agit dans un objet qui n’est pas du tout celui d’égayer la pauvre femme. Je le connais, et je vous jure que cet homme a de méchants desseins.

– De méchants desseins ? répéta Marianne, tremblante…

– Oui, Marianne… Voulez-vous gagner deux cents francs et empêcher qu’on commette une action odieuse ?

– Oui, madame, je le veux bien. Moi qui croyais ce monsieur un brave homme, et qui ai accepté de lui un cadeau !

– Ce cadeau, gardez-le.