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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/479

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Lyonnais dans l’oreille de Jeanne. Ne vous laissez pas prendre. »

Un groupe compact se forma aussitôt, entourant la porteuse de pain et la poussant vers les cuisines, où se trouvait une issue donnant sur la rue voisine. Les agents, voyant qu’ils ne pouvaient l’emporter contre tous, n’essayèrent point la lutte. Ovide Soliveau tomba sur le plancher en se débattant.

« Il est essentiel, répliqua l’un des agents, que cet homme puisse répéter ses aveux au juge d’instruction… »

Mais la crise se calma rapidement. L’un des agents alla chercher une voiture dans laquelle on porta le corps inerte du gredin, et le fiacre roula vers la préfecture, emportant Ovide Soliveau et les agents.

Dès qu’ils furent partis, la servante Marianne s’élança vers le cabinet où dînait Melle Amanda. Ce cabinet était vide. L’essayeuse de Mme Augustine s’était précipitée pour avertir le peintre Étienne Castel de ce qui s’était passé, mais elle ne le trouva point chez lui. Alors, elle rentra chez elle, résolue à attendre Duchemin.

Vers sept heures du soir, un commissionnaire lui apporta une lettre de Raoul. Elle lut avidement les lignes suivantes :

« Je ne rentrerai peut-être pas de la nuit. Nous tenons Paul Harmant. Il va nous conduire, sans le savoir, à la demeure de Soliveau. Une fois chez ce drôle, je me charge de faire main basse sur les papiers qui nous intéressent.

RAOUL. »

* * *

Au restaurant, dans le cabinet où Paul Harmant, Lucien Labroue et Étienne Castel étaient installés, le millionnaire se leva à huit heures et demie.

« Je regrette bien vivement d’être obligé de vous quitter, fit-il, mais les affaires sont les affaires… »

Paul Harmant serra la main de Lucien, puis celle d’Étienne, et se séparant d’eux se dirigea vers la rue de