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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/485

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venait, il sauta sur la borne, saisit l’arête du mur, et d’un bond se trouva à cheval sur le chaperon, d’où il se laissa glisser dans le jardin.

Un instant après il franchissait le seuil d’une pièce où se trouvaient des malles ficelées. Il alluma une bougie.

« Le gredin s’apprêtait à filer, cela saute aux yeux ! murmura-t-il. Il n’y avait pas de temps à perdre ! »

Dans une autre pièce, un secrétaire frappa ses yeux.

Le secrétaire était fermé à clef. Raoul se servit de sa pince, le panneau du meuble céda. Ce qui s’ouvrit à sa vue fut une certaine quantité de billets de banque et de rouleaux d’or.

Il ouvrit un de ses tiroirs. Un portefeuille et deux liasses de papiers attirèrent son attention. Raoul examina vivement le contenu du portefeuille, et du premier coup d’œil il aperçut les deux traites enrichies par lui de la fausse signature de son oncle.

« Enfin ! » murmura-t-il avec un soupir d’allégement.

À ces lettres de change était annexée la reconnaissance remise par Amanda à Mme Delion, la modiste de Joigny. Il s’empara de cette reconnaissance. Un troisième papier, portant le timbre de la République helvétique, attira son attention. Il le parcourut. C’était un acte de décès.

« Le vrai Paul Harmant est mort à Genève ! » s’écria-t-il.

Remettant alors ces diverses pièces dans le portefeuille, il les glissa dans sa poche de côté. En ce moment, le bruit de voitures s’arrêtant à la porte du jardin de Soliveau parvint jusqu’à son oreille. Un murmure de voix se faisait très distinctement entendre. Raoul revint dans la première pièce. Une clef tournait dans la serrure.

« La porte est fermée aux verrous… dit une voix.

– Eh bien, escaladez le mur ! » commanda une autre voix.

Le jeune homme se sentit pris de frayeur. S’élançant hors du pavillon il gagna un endroit où s’adossait à la muraille une cabane à lapins, bondit sur cette cabane