XIV
Amanda avait passé une nuit terrible. Raoul n’était pas rentré. Tout en s’habillant, elle s’approchait d’instant en instant de la fenêtre. Soudain, une voiture fit halte à la porte de la maison et la tête de Raoul apparut à la portière.
« Descends vite ! » lui cria le jeune homme.
Amanda s’empressa d’obéir.
« Il faut que nous allions rue d’Assas… J’ai les papiers.
– Les nôtres ?
– Oui… et de plus l’acte mortuaire du vrai Paul Harmant… Ovide Soliveau n’est point rentré chez lui…
– Il est arrêté, fit Amanda.
– Arrêté ? répéta Duchemin. Comment le sais-tu ? »
L’essayeuse de Mme Augustine raconta brièvement ce qui s’était passé la veille au Rendez-vous des boulangers.
« Tout est pour le mieux ! s’écria Raoul Duchemin après avoir écouté la jeune femme. Maintenant, il faut aller à ton atelier. Je te conduirai rue Saint-Honoré en allant rue d’Assas. »
Étienne Castel avait passé, lui aussi, une fort mauvaise nuit.
Debout à six heures, il se demandait pourquoi Duchemin n’arrivait pas.