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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/489

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« Mon cher enfant,

« C’est aujourd’hui que tu atteins ta vingt-cinquième année. Je t’envoie le tableau promis. J’ai, en outre, de très importantes révélations à te faire. Je serai chez toi à neuf heures.

« Ton ex-tuteur et ton ami toujours, ÉTIENNE CASTEL. »

En se retournant, Étienne regarda de nouveau les débris du dada, les papiers et les chiffons échappés de ses flancs.

« Le fameux cheval de Troie était mieux garni ! se dit-il en ramassant le tout. Qu’est-ce qu’on avait fourré là-dedans ? »

En disant ce qui précède, l’artiste explorait ce fouillis. Tout à coup, Étienne s’arrêta, les yeux fixés sur une feuille qu’il venait de défriper. Un nom venait d’attirer violemment son attention.

« Jacques Garaud !… balbutia-t-il. Une lettre de Jacques Garaud écrite à Jeanne Fortier. »

Il ajouta, les mains et les lèvres tremblantes :

« Mon Dieu ! si c’était… si c’était… »

Et il lut, presque tout haut, d’une voix que l’émotion rendait indistincte :

« Chère Jeanne, bien-aimée,

« Hier je vous laissais entrevoir, dans un prochain avenir la fortune et le bonheur. Je puis maintenant vous les promettre d’une façon immédiate.

« Demain, je serai riche, ou du moins les moyens de commencer une grande fortune seront dans mes mains. Je posséderai une invention qui donnera des bénéfices incalculables, et j’aurai près de deux cent mille francs pour l’exploiter.

« Point de fausse honte, Jeanne ! Songez à vos enfants.

« Je vous attendrai ce soir, à onze heures, avec le petit Georges, au pont de Charenton, et je vous conduirai