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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/494

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la femme que je cherchais s’était dérobée par la fuite à une arrestation rendue impossible par la résistance des compagnons boulangers qui offraient le banquet. Elle n’est point retournée dans la maison où elle travaillait. Seule au monde, je viens, monsieur, vous demander votre aide et vos conseils. Soutenez-moi, guidez-moi, car sans vous c’est à jamais que maman Lison est perdue pour moi ! »

En attendant ces derniers mots, Georges bondit.

« Maman Lison ! s’écria-t-il, Lise Perrin… Cette brave femme qui est venue me rapporter des papiers trouvés par elle ! C’est de Lise Perrin qu’il s’agit ?

– Oui, monsieur.

– Vous vous nommez Lucie, n’est-ce pas, mademoiselle ?

– Oui, monsieur », répéta la jeune fille.

Georges poussa une exclamation. Il venait de se souvenir des menaces adressées en sa présence par Paul Harmant à la porteuse de pain.

« Paul Harmant l’a dénoncée, se dit Georges…

– Eh bien, monsieur ? fit Lucie, les mains jointes.

– Celle que vous appelez maman Lison ne vous a-t-elle jamais appris son véritable nom ?

– Elle m’a dit qu’elle s’appelait Lise Perrin !

– Celui-là en cachait un autre… C’est du côté de la préfecture de police que vos recherches doivent vous conduire.

– Vous m’effrayez, monsieur ! s’écria la jeune fille. Maman Lison a-t-elle donc vraiment commis un crime ?

– Je l’ignore, mais Lise Perrin a été condamnée, il y a vingt et un ans, sous un autre nom, à la détention perpétuelle. Elle se nomme en réalité Jeanne Fortier, évadée de prison. »

Lucie chancela et poussa un cri de désespoir.

« Ma mère ! fit-elle en se tordant les mains. C’était ma mère… ma mère injustement condamnée, Lucien me l’a dit… Ah ! voilà donc pourquoi elle me prodiguait les trésors d’une inépuisable tendresse ! Ma mère… ma pauvre mère… ma mère chérie ! Et ils l’ont arrêtée de nouveau… je ne la verrai plus ! Monsieur, vous êtes