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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/497

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d’autres papiers et des chiffons, pour garnir le vide. Hélas ! elle arrive trop tard. Jacques Garaud ne pourra plus avouer qu’il a tracé ces lignes… il est mort.

– Jacques Garaud est vivant… répliqua l’artiste.

– Vivant ?

– Oui, et aujourd’hui riche, estimé ; il se cache sous un nom que vous connaissez… celui de Paul Harmant. Paul Harmant qui a voulu faire assassiner Lucie. Paul Harmant qui a dénoncé Jeanne Fortier, après avoir échoué dans une tentative de meurtre dirigée contre elle.

– Ah ! le misérable ! Mais êtes-vous certain…

– Certain, oui ! Le vrai Paul Harmant est mort. Voilà son extrait mortuaire. Le Paul Harmant d’aujourd’hui, l’ex-associé de James Mortimer, n’est autre que Jacques Garaud !

– Jacques Garaud ! répéta Georges. Qui le prouve ?

– Tu possèdes certainement dans tes dossiers quelque échantillon de l’écriture du constructeur de Courbevoie ?

– Oui… oui… fit vivement le jeune avocat, cette lettre… »

Et il prit sur son bureau une lettre. Étienne la saisit, y jeta les yeux et poussa un cri de triomphe.

« La même écriture ! Le doute est impossible ! »

Lucien, épouvanté, murmura :

« Et cet homme voulait me faire épouser sa fille ! Et je ne puis le livrer ! La prescription le couvre…

— Allons donc ! La prescription existe pour le crime d’Alfortville : mais les tentatives d’assassinat sur Lucie et Jeanne le font tomber sous le coup de la loi !

— Songeons à ma mère… Qu’est devenue ma mère ?

— Nous la retrouverons, je te l’ai déjà dit.

— En ce qui concerne Paul Harmant, que décidez-vous ?

— Venez ! »