Aller au contenu

Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/500

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Elle marcha longtemps au hasard. Enfin elle côtoya la Seine dans la direction de Paris. Ses forces l’abandonnaient : elle ressentait les premières atteintes de la faim. Elle entra chez un marchand de vin, se fit servir un peu de viande froide et du pain, mangea lentement et resta longtemps assise, jetant un regard sombre à l’eau qui coulait devant elle. L’idée de la mort se présentait à elle.

« Mourir… murmura-t-elle tout à coup. N’y a-t-il donc plus que cela pour moi, à cette heure ! Quoi, j’abandonnerais l’enfant retrouvée, déjà ! j’oublierais que j’en ai un autre à retrouver encore ! Non ! non ! ce serait lâche ! Cela ne sera pas ! »

Et Jeanne se leva, ravivée, transfigurée.

Une heure après, elle sonnait à la porte de l’hôtel de Paul Harmant.