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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/502

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– N’avez-vous pas compris qu’enfin j’ai soulevé votre masque ?

– Cette femme est folle ! murmura le faux Paul Harmant.

– Ce que je viens faire ici ?… Je viens vous demander compte de ce que j’ai souffert depuis vingt et un ans, Jacques Garaud ! »

Le millionnaire feignit l’étonnement.

« Jacques Garaud ? répéta-t-il. Quel est ce nom ?

– C’est le vôtre.

– Le monde entier sait que je m’appelle Paul Harmant… vous êtes folle, Lise Perrin…

– Je ne suis point Lise Perrin. Je suis Jeanne Fortier. Vous m’avez reconnue chez l’avocat Georges Darier !

– Taisez-vous !

– Je ne me tairai pas ! Dénoncée par toi et ton complice, on me cherche, on me traque ! Je suis venue ici, chez toi, pour que la police puisse nous arrêter ensemble ! Une fois pris, il te faudra bien avouer tous tes crimes. »

Jacques Garaud allait répondre. La porte s’ouvrit brusquement.

« Que se passe-t-il donc, mon père ? »

Le millionnaire s’élança vers Mary.

« Mon enfant chérie, lui répondit-il, va-t’en… cette femme est folle. Elle insulte… elle menace…

– Eh bien, mon père, il faut appeler… il faut qu’on vienne et qu’on la fasse chasser de notre maison… »

Mary s’approcha de Jeanne et lui adressa ces mots :

« Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ?

– Qu’on arrête cet homme avec moi, et que justice soit faite.

– Tu vois bien qu’elle est folle ! s’écria Paul Harmant.

– Sonnez donc, mon père ! sonnez donc ! » reprit la jeune fille.

Le millionnaire resta immobile. Mary le regarda avec stupeur.

« Mais pourquoi donc ne sonnez-vous pas ?

– Parce qu’il a peur, fit Jeanne.