un scélérat. Voici l’acte mortuaire de Paul Harmant décédé à l’hôpital de Genève. Allons, Jacques Garaud, l’heure est venue de rendre vos comptes à ceux que vous avez dépouillés. Vous les rendrez plus tard à la justice. Payez cinq cent mille francs d’abord.
– Allons, je suis perdu… et j’entraîne avec moi, dans l’abîme, ma fille innocente.
– Payez d’abord… ensuite nous verrons. »
Jacques Garaud… alla au tiroir-caisse de son bureau et en tira cinq liasses de billets de banque.
« Il y a là cinq cent mille francs… dit-il.
– C’est bien, fit Étienne en mettant les liasses dans sa poche. Maintenant écrivez ce que je vais vous dicter. »
L’artiste dicta :
« Moi, Jacques Garaud, en présence de MM. Étienne Castel et Raoul Duchemin, je m’accuse… »
Jacques, la sueur au front, s’arrêta.
« Avec cette confession vous perdrez ma fille… Je n’écrirai pas. »
Mary apparut tout à coup. Elle marchait d’un pas lent, et s’avança jusqu’auprès du bureau.
« Vous écrirez, mon père… » dit-elle.
Jacques Garaud se laissa tomber à genoux et balbutia :
« Ma fille… ils veulent ton déshonneur et le mien. »
Le faux Paul Harmant fit ce que lui disait sa fille qui resta debout et immobile. L’artiste poursuivit en ces termes sa dictée :
« Je m’accuse d’avoir, le 6 septembre 1861, écrit à Jeanne Fortier la lettre signée de mon nom, qu’on trouvera ci-jointe.
« Je m’accuse d’avoir, le même jour, volé une somme