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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/53

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moment précis où elle ouvrait la porte, un formidable coup de tonnerre éclata tout près de l’usine, en même temps qu’une trombe de vent éteignait la lumière qu’elle tenait à la main.

« Impossible de sortir par un temps pareil, murmura Mme Fortier ; je serais renversée… »

Elle entra et referma sa porte. Un second coup de tonnerre retentit, plus vibrant, plus assourdissant encore que le premier.

« Maman… maman… cria le petit Georges d’une voix que l’effroi rendait tremblante, j’ai peur… »

Jeanne se hâta de monter auprès de son fils, qui semblait de plus en plus effaré.

« Habille-moi ! criait-il, habille-moi, petite maman ! »

Jeanne l’habilla comme il le désirait, espérant le calmer en lui cédant. Peu à peu les grondements du tonnerre devinrent plus rares et parurent s’éloigner, mais le vent continuait à souffler en foudre et la pluie tombait. Le tremblement nerveux de Georges s’était apaisé.

« Joue un peu », lui dit Jeanne ; et, prenant la ficelle du cheval, elle le fit rouler en criant :

« Hue ! Dada ! »

Le cheval fit une cabriole, Georges se mit à rire et frappa ses mains l’une dans l’autre ; tout était oublié ; il ne pensait plus à avoir peur. La pluie cependant tombait toujours…