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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/63

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son compte. Elle devait partir dans huit jours…

– Et vous dites qu’il y a une autre victime ? Qui ?

– Le premier contremaître de la fabrique. Un bon et brave garçon plein de mérite, nommé Jacques Garaud. Il a voulu sauver la caisse au péril de sa vie, et il est enseveli sous les poutres enflammées ! Ah ! gredine de femme !

– Reste-t-il une partie du bâtiment encore debout où l’on puisse déposer provisoirement le cadavre de M. Labroue ?

– Oui, monsieur. Les écuries et les remises sont intactes.

– Eh bien, qu’on y porte ce corps… »

Quelques hommes emportèrent la dépouille mortelle de l’ingénieur dans le bâtiment que la direction du vent avait soustrait à l’action des flammes. Le commissaire reprit :

« Une enquête va être faite ; je la commencerai, et cette nuit même j’avertirai M. le procureur impérial. Donnez-moi tous les renseignements nécessaires pour dresser procès-verbal.

– À vos ordres, monsieur, répondit le caissier.

– Un mot d’abord. M. Labroue n’était point marié ?

– Il était veuf et père d’un enfant.

– Avait-il de la famille à Paris ?

– À Paris, je ne le crois pas. M. Labroue n’avait qu’un fils, et une sœur, Mme veuve Bertin, habitant un village à côté de Blois. L’enfant, qui est tout jeune, vit auprès de sa tante. M. Labroue a reçu avant-hier une dépêche de sa sœur, lui annonçant que le petit Lucien était malade. Il est parti sur-le-champ et ne devait rentrer que demain soir ou après-demain matin.

– Comment alors expliquez-vous sa présence ici cette nuit ?

– Le patron avait beaucoup de travaux qui réclamaient de sa part une surveillance active. Voyant sans doute que la maladie de son fils n’offrait aucune gravité, il sera revenu.

– Vous connaissez l’adresse exacte de la sœur de M. Labroue ?