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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/72

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blessure, de quelle nature était l’arme qui a tué M. Labroue ?

– Oui, monsieur. Cette arme était un couteau dont la pointe a traversé le cœur. La mort a été instantanée.

– L’assassin aura frappé de toutes ses forces ; mais une chose me paraît inexplicable : Jeanne Fortier agissait sans craindre d’être surprise puisqu’elle savait M. Labroue absent pour deux jours. Pourquoi donc était-elle armée ?

– Monsieur le procureur croit toujours à la présence d’un complice ? demanda le chef de la sûreté.

– Oui, une femme me paraît hors d’état d’accomplir seule une telle besogne.

– Jeanne est très énergique, s’écria Ricoux.

– D’ailleurs, objecta le juge, elle pourrait s’être servie d’un couteau pour forcer la caisse. Sa culpabilité, d’ailleurs, est prouvée par sa fuite.

– Elle est coupable, mais il est possible qu’elle ne soit pas seule. Connaissait-on des relations à Jeanne Fortier ? »

Plusieurs personnes, questionnées, répondirent négativement. Tout à coup un mécanicien s’avança suivi d’une femme et demandant à parler aux magistrats.

« Monsieur le juge d’instruction, dit l’homme, je vous apporte la preuve que le crime était préparé de longue main et que Jeanne Fortier avait une provision de pétrole. Ma femme que voici a causé avec la mère François, l’épicière d’Alfortville qui a vendu le pétrole. »

Le juge d’instruction donna l’ordre d’aller chercher la mère François qui arrivait toute tremblante.

« Vous connaissez la veuve Jeanne Fortier, lui demanda le juge et vous vous souvenez de lui avoir vendu du pétrole ?

– Oui monsieur. Il y a trois ou quatre jours, dans l’après-midi, elle est venue avec son gosse et un bidon en chercher quatre litres que je lui ai servis, et ça m’a semblé bien extraordinaire. La veille je lui en avais déjà vendu quatre litres. Même que je lui en ai fait l’observation, et elle m’a répondu que son