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Page:Montépin - La Porteuse de pain, 1973.djvu/74

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VIII

Le même jour, à une heure de l’après-midi, un homme jeune encore, bien bâti, descendait de voiture dans la cour de la gare Saint-Lazare. Cet homme portait en bandoulière un sac de voyage et tenait à la main une légère valise. Ses cheveux étaient d’un noir mat et sans reflets ; sa figure entièrement et soigneusement rasée.

« N’est-ce pas l’heure du rapide pour le Havre, monsieur ! demanda le voyageur à un employé.

– Si, monsieur, mais on ne délivre plus de billets. Le train va partir.

– Tant pis ! À quelle heure, je vous prie, partira le prochain train pour la même destination ?

– À six heures trente minutes. »

Le voyageur sortit de la gare par la rue d’Amsterdam. Il franchit le seuil d’une taverne habituellement fréquentée par les Anglais et les Américains, taverne placée au rez-de-chaussée d’un hôtel, juste en face de l’entrée du chemin de fer sur la rue d’Amsterdam. Un garçon vint à lui et l’accueillit par ces mots :

« Monsieur veut déjeuner ?

– Oui. Donnez-moi la carte du jour, un indicateur des chemins de fer, et ce qu’il faut pour écrire. Pendant qu’on préparera mon déjeuner, je voudrais envoyer une dépêche. »