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DÉMÊLÉS DU COMTE DE MONTAIGU

son compte que des préventions très favorables[1]. Le comte de Montaigu désirait d’ailleurs atteindre le terme de son exil[2]. Il fit part au gouvernement vénitien de son changement, et le Sénat, qui ne doutait pas de la culpabilité de Cornet, mais n’avait pas voulu se compromettre en la proclamant, adressa en réponse à l’ambassadeur un mémoire où il lui exprimait très courtoisement les regrets les plus flatteurs[3].

Les divers préparatifs du départ exigèrent quelques semaines ; les bureaux des affaires étrangères s’en étonnèrent et traitèrent le comte de Montaigu comme son prédécesseur[4]. L’ambassadeur, quoique ses deux fils fussent malades à Venise, ne voulait pas

  1. Lettre du marquis de Puyzieulx à l’ambassadeur.
  2. Dès le 30 décembre 1747, l’ambassadeur écrivait à son collègue de Rome : « Je désirerois voir la fin de mon exil ; je puis nommer ainsy la situation d’un ambassadeur de Venise, estant séquestré totalement du commerce de la bonne compagnie par les lois du pays. » Quand notre ambassadeur à Constantinople passa par Venise, pour rentrer en France, il lui fut interdit de voir la noblesse, à cause de son caractère (lettre du comte de Montaigu au marquis de Castellane, août 1748). Des amis du comte, le duc d’Agenois et le comte de Laumont, voyageant en Italie, s’arrêtèrent dans la ville des doges : l’ambassadeur ne put pas leur donner l’hospitalité sous peine de les compromettre (lettre de l’ambassadeur à l’abbé de Canillac, 11 janvier 1749). Même les généraux commandants des troupes étrangères n’avaient pas le droit de correspondre sans permission avec les nobles Vénitiens. (Lettre de l’ambassadeur au duc de Richelieu, 17 février 1748.)
  3. Lettre de l’ambassadeur à son frère, 24 mai 1749.
  4. « Le ministre me paroist fort impatient de mon départ… » (Lettre de l’ambassadeur au marquis de l’Hôpital, 9 août 1749.)