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DÉMÊLÉS DU COMPTE DE MONTAIGU


l’impresario Michel Grimani[1]. « J’envoiai mon secrétaire en masque communiquer votre mémoire à M. Grimani. » Il envoya même par J.-J. Rousseau une note fort courtoise à M. Grimani : « Sua Excellenza, il Signor Ambasciator di Francia, non potendo fare se stesso la sua parte appresso sua Eccellenza il signor Michiele Grimani, a inviato il suo segretario per inchinarla, e per communicargli il memoriale qui adjunto, mandato dal signor Duca de Gesvres pregandola di voler prendere il contenuto in considerazione e ritinere nelle sue mani gli danari dovuti e da dovere al Carlo Veronese insino che siano pagate le millia quatro cento lire de Francia avanzate al detto Veronese dalla corte di Francia, in virtù dell’impegno ch’aveva preso di servire Sua Maesta nella Iruppa de suoi comediani italiani[2] ».

Le comte ajoute que l’affaire est assez compliquée, car Véronèse ne fait pas partie de la troupe de Grimani et ne joue que dans les cas extraordinaires ; il ne reçoit un paiement annuel que pour les gages de sa fille, qui tient les rôles de soubrette à Saint-Samuel. L’unique moyen d’arriver à une solution serait de menacer l’artiste d’une arrestation ; et c’est probablement ce qui se passa. Là encore Rousseau a voulu se substituer à son chef et s’attribuer tout l’honneur de la négociation. Il a inventé son algarade du palais

  1. Lettre du comte de Montaigu au duc de Gesvres, le 7 décembre.
  2. Texte du billet du comte de Montaigu à M. Grimani.