Aller au contenu

Page:Montanclos - Le Fauteuil Comédie en un acte en prose.pdf/10

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

fin une rougeur subite trahit sa sensibilité. Mérite alors, avec un doux sourire, fit l’éloge de chacun de leurs enfans, et pendant l’énumération des qualités essentielles qui les distinguoient tous, il ne cessoit d’observer sa charmante compagne. N’est-il pas vrai, lui dit-il, que confiance est bien intéressante ? Elle soulage les coeurs oppressés par le chagrin : elle double les plaisirs d’une ame heureuse et sensible. — Oui, répondit l’Amitié, oui, Confiance devient de plus en plus nécessaire aux mortels. — Et sage Conseil, l’aîné de nos fils, comme il est utile à l’esprit qui s’égare, à l’imagination toujours brillante et si rarement solide ! Que de malheurs il peut prévenir ! que d’écarts il peut arrêter ! — Sans doute ; mais il faut qu’il soit écouté, et rarement l’admet-on à tems ; combien de fois a-t-il paru importun à l’homme que les passions entraînent ! n’importe, il ne doit point se rebuter, c’est ce que je lui dis chaque jour. — Tenez, ma chère, regardez l’air noble et doux de Constance, elle donne ses soins à ce pauvre animal, symbole de la fidélité : en vain une blessure presqu’envenimée le fait fuir par tout le monde : Constance ne l’abandonne point. Depuis le lever de l’aurore, assise au bord de ce ruisseau, elle ne cesse de laver la plaie du malade : rien ne peut la déterminer à le délaisser ; elle l’aimoit quand il faisoit ses plaisirs, et semble l’aimer davantage depuis qu’il est malheureux ; que j’aime le caractère de cette aimable fille ! — Je l’aime beaucoup aussi, disoit l’Amitié en regardant Constante avec affection, j’aime à croire que c’étoit de moi seule qu’elle devoit naître. —— L’Estime si sérieuse, ma bien-aimée, elle a je ne sais quoi d’imposant ; mais pourtant les hommes sa-