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Page:Montesquieu - Œuvres complètes, éd. Laboulaye, t1.djvu/507

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LETTRE CLVIII.




*LETTRE CLVIII.


ZÉLIS A USBEK.


A PARIS.




A mille lieues de moi, vous me jugez coupable ! à mille lieues de moi, vous me punissez !

Qu’un eunuque barbare porte sur moi ses viles mains, il agit par votre ordre : c’est le tyran qui m’outrage, et non pas celui qui exerce la tyrannie.

Vous pouvez, à votre fantaisie, redoubler vos mauvais traitements. Mon cœur est tranquille depuis qu’il ne peut plus vous aimer. Votre âme se dégrade, et vous devenez cruel. Soyez sûr que vous n’êtes point heureux. Adieu.

Du sérail d’Ispahan, le 2 de la lune de maharram, 1720.