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IV
INTRODUCTION

Quelles étaient ces cinq parties dont les premières ni les dernières éditions ne gardent aucune trace ? Une édition publiée en 1750, et que Montesquieu reconnaît pour la plus exacte [1], nous donne une division en six parties [2]. Il n’est pas difficile d’y reconnaître les cinq parties primitives et le supplément :

Première partie, livres I-VIII. Des lois en général. Nature et principes des trois gouvernements.

Seconde partie, livres IX-XIII. Armée, liberté politique, impôts.

Troisième partie, livres XIV-XIX. Climat, terrain, mœurs et manières.

Quatrième partie livres XX-XXIII, commerce, monnaie, population.

Cinquième partie, livres XXIV-XXVI. Religion, rapport des lois religieuses et des lois politiques et civiles.

Sixième partie, livres XXVII-XXXI. Histoire des lois romaines touchant les successions, des lois françaises et des lois féodales.

Laissons pour un moment cette dernière partie qui a été ajoutée par Montesquieu, quand l’Esprit des lois était achevé, il est facile maintenant de reconnaître ce que l’auteur entend par ces principes ou lois supérieures qui dominent les fantaisies humaines. Ces éléments avec lesquels le législateur est tenu de compter, c’est le gouvernement (nature, principes, institutions, ce qui comprend la première et la seconde partie) , c’est le climat et les mœurs, c’est le commerce, c’est la religion, toutes choses qui ne sont pas dans la main des hommes, et qu’on ne peut changer du jour au lendemain.

Que ce soient là les principes de Montesquieu, on n’en peut

  1. Lettre à Grosley.
  2. A Paris, chez Huart, libraire, rue Saint-Jacques, près la fontaine Sainte Séverin, 3 vol. in-12. C’est, je crois, la même édition que celle de Barillot et fils (Genève), qui porte la date de 1750 et de 1751.