Page:Montesquieu - Œuvres complètes, éd. Laboulaye, t3.djvu/280

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CHAPITRE IX.


COMMENT LES LOIS SONT RELATIVES A LEUR PRINCIPE
DANS LA MONARCHIE.


L’honneur étant le principe de ce gouvernement, les lois doivent s’y rapporter.

Il faut qu’elles y travaillent à soutenir cette Noblesse, dont l'honneur est, pour ainsi dire, l’enfant et le père.

Il faut qu’elles la rendent héréditaire, non pas pour être le terme entre le pouvoir du prince et la foiblesse du peuple, mais le lien de tous les deux [1].

Les substitutions, qui conservent les biens dans les familles, seront très-utiles dans ce gouvernement, quoiqu’elles ne conviennent pas dans les autres.

Le retrait lignager rendra aux familles nobles les terres que la prodigalité d’un parent aura aliénées.

Les terres nobles auront des privilèges, comme les personnes. On ne peut pas séparer la dignité du monarque de celle du royaume ; on ne peut guère séparer non plus la dignité du noble de celle de son fief.

  1. Jamais en France la Noblesse n'a protégé la foiblesse du peuple. C'est la royauté qui a pris ce rôle et qui s'est servi des communes pour abaisser les Grands. Montesquieu est aveuglé par ses préjugés. Il dit ce que la Noblesse aurait pu et dû faire ; mais ce qu'elle n'a point fait. Dès lors à quoi bon ces privilèges qui n’ont fait qu'encourager l'orgueil et la paresse ?