Page:Montesquieu - Œuvres complètes, éd. Laboulaye, t6.djvu/226

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
210
RÉPONSE A LA DÉFENSE


lesquels il essaye de se justifier, et ne le fait pas ; il y en a sur lesquels il n’ose pas même tenter de se justifier. Commençons par ceux-ci.

Nous avons reproché à l’auteur de l’Esprit des Lois d’avoir dit : « Qu’il s’en faut bien que le monde intelligent soit aussi bien gouverné que le monde physique » : ce qui suppose en Dieu un défaut de sagesse et un manque de puissance. A ce reproche point de réponse. Nous avons reproché à l’auteur d’avoir dit : « Que la vertu n’est point le principe du gouvernement monarchique ; que dans les monarchies la politique fait faire les grandes choses, avec le moins de vertu qu’elle peut ; que les lois tiennent la place de toutes les vertus héroïques que nous trouvons dans les anciens, et dont nous avons seulement entendu parler ; que les monarchies n’en ont aucun besoin ; que l’État nous en dispense ; que la vertu n’est point nécessaire dans un gouvernement despotique, que l’honneur y seroit dangereux. » Point de réponse.

Nous avons reproché à l’auteur d’avoir dit : Que « le monachisme est né dans les pays chauds d’Orient, où l'on est moins porté à l’action qu’à la spéculation ». Nous lui avons reproché d’avoir mis sur la même ligne avec les derviches de la religion mahométane et les pénitents idolâtres des Indes, les moines les plus saints et les plus édifiants de l’Église catholique. Nous avons relevé ce que dit l’auteur, que « dans le midi de l’Europe, les lois qui devroient chercher à ôter tous les moyens de vivre sans travail, donnent à ceux qui veulent être trop oisifs des places propres à la vie spéculative, et y attachent des richesses immenses. » A ces reproches point de réponse.

Nous avons reproché à l’auteur d’avoir dit « qu’il est quelquefois si nécessaire aux femmes de répudier, et qu’il