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RÉPONSE A LA DÉFENSE


fut un conseil du christianisme. Lorsqu’on en fit une loi pour un certain ordre de gens (le clergé), il en fallut chaque jour de nouvelles pour réduire les hommes à l’observation de celle-ci. Le législateur se fatigua ; il fatigua la société pour faire exécuter aux hommes, par précepte, ce que ceux qui aiment la perfection auraient exécuté comme conseil. » Point de réponse.

Nous avons reproché à l’auteur d’avoir dit que « la religion catholique convient mieux à une monarchie, et la protestante à une république » .

Nous lui avons reproché d’avoir dit que « quand Montézuma (prince idolâtre) s’obstinoit tant à dire que la religion des Espagnols étoit bonne pour leur pays, et celle du Mexique pour le sien, il ne disoit pas une absurdité, etc. » A ces reproches point de réponse.

voilà donc une grande partie de nos reproches à quoi l’auteur n’a pas même tenté de répondre ; et l'on vient nous dire que nous formons des monstres pour le terrasser ! L’auteur répète sans cesse que nous ne l’avons point entendu. La preuve que nous l’avons très-bien entendu, et qu’il n’en doute pas, c’est qu’il décline le combat, et, qu’avec beaucoup d’esprit, il ne trouve point de réponses à des reproches accablants.

Sera-t-il plus heureux sur les articles qu’il a choisis, pour nous convaincre de l’avoir attaqué injustement ? L’auteur dit que, pour le rendre plus odieux, nous l’avons fait spinosiste et déiste, quoique ces deux idées soient contradictoires. Nous avons fait de l’auteur un sectateur de ce qu’on appelle aujourd’hui la religion naturelle. Nous avons cru voir dans ce qu’il dit des rapports nécessaires qu’ont entre eux tous les êtres, l’enchaînement que Pope y met dans son Essai sur l'homme ; et nous avons dit que l'au-