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REMERCIEMENT

SINCÈRE

A UN HOMME CHARITABLE. [1]

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Vous avez rendu service au genre humain en vous déchaînant sagement contre des ouvrages faits pour le pervertir. Vous ne cessez d’écrire contre l’Esprit des Lois ; et même il paroît à votre style que vous êtes l’ennemi de toute sorte d’esprit. Vous avertissez que vous avez préservé le monde du venin répandu dans l'Essai sur l’homme, de Pope, livre que je ne cesse de relire, pour me convaincre, de plus en plus, de la force de vos raisons et de l’importance de vos services. Vous ne vous amusez pas, monsieur, à examiner le fond de l’ouvrage sur les lois, à vérifier les citations, à discuter s’il y a de la justesse, de la profondeur, de la clarté, de la sagesse ; si les chapitres naissent les uns des autres, s’ils forment un tout ensemble ; si enfin ce livre, qui devroit être utile, ne seroit pas, par malheur, un livre agréable.

Vous allez d’abord au fait ; et, regardant M. de M... comme le disciple de Pope, vous les regardez tous deux comme les disciples de Spinosa. Vous leur reprochez,

  1. Ce Remerciement est de Voltaire. L'homme charitable est le gazetier ecclésiastique.