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SUITE DE LA DÉFENSE


ver à cette conséquence : « La religion des Espagnols est bonne pour leur pays» et celle du Mexique pour le mien. »

Ces paroles, quelque sens qu’on leur donne, ne blessent point la majesté du christianisme. La religion des Espagnols étoit bien différente de la religion chrétienne : celle-ci est la religion de la charité, celle-là étoit une religion de brigands ; et il pouvoit bien se faire qu’une telle religion « ne fût pas bonne pour le Mexique » . Cette conjecture n’empêche pas, que « les principes du christianisme bien gravés dans le cœur ne fussent infiniment plus forts », même dans le Mexique, « que ce faux honneur des monarchies, ces vertus humaines des républiques, et cette crainte servile des États despotiques ».

Voilà en entier la première partie de la critique des gazetiers ecclésiastiques ; ils ajoutent que M. de M... « décline le combat » ; et, en effet, des pygmées sont bien redoutables pour un géant !

« Avec beaucoup d’esprit, disent-ils, il ne trouve point de réponse à des reproches accablants. » Il n’y avoit que six mois qu’il n’avoit pas le sens commun ; aujourd’hui il a un esprit infini.


Mieux lui vaudroit perdre sa renommée
Que cueillir loz de si mauvais alloy.


Falloit-il des réponses à des objections déjà réfutées ?

En falloit-il à des gens qui, d’entrée de jeu, prenoient des lettres de petits esprits, et qui, au lieu de se défaire de leur caractère dominant, et ne se souvenir d’eux-mêmes que pour s’éviter comme un écueil, commençoient l’analyse d’un livre de politique par la bulle Unigenitus ? En falloit-il à des critiques qui, ayant en pré-