domestiques, avant d’être arrivé au palais , et à révolter les esprits avant d’être le maître
[1].
Il fit crever les yeux à Bernard, roi d’Italie, son neveu, qui étoit venu implorer sa clémence, et qui mourut quelques jours après : cela multiplia ses ennemis. La crainte qu’il en eut le détermina à faire tondre ses frères : cela en augmenta encore le nombre. Ces deux derniers articles lui furent bien reprochés [2] : on ne manqua pas de dire qu’il avoit violé son serment, et les promesses solennelles qu’il avoit faites à son père le jour de son couronnement [3].
Après la mort de l’impératrice Hirmengarde, dont il avoit trois enfants, il épousa Judith ; il en eut un fils ; et bientôt, mêlant les complaisances d’un vieux mari [4] avec toutes les foiblesses d’un vieux roi, il mit un désordre dans sa famille, qui entraîna la chute de la monarchie.
Il changea sans cesse les partages qu’il avoit faits à ses enfants. Cependant ces partages avoient été confirmés tour à tour par ses serments, ceux de ses enfants et ceux des seigneurs. C’étoit vouloir tenter la fidélité de ses sujets ; c’étoit chercher à mettre de la confusion, des scrupules et des équivoques dans l’obéissance ; c’étoit confondre les droits divers des princes [5], dans un temps surtout où les forteresses étant rares, le premier rempart de l’autorité étoit la foi promise et la foi reçue.
- ↑ Ce paragraphe manque dans A. B. ainsi que le suivant.
- ↑ Voyez le procès-verbal de sa dégradation, dans le recueil de Duchesne, tome II, p. 333. (M.)
- ↑ Il lui ordonna d’avoir pour ses sœurs, ses frères et ses neveux une clémence sans bornes, indeficientem misericordiam, Tégan, dans le recueil de Duchesne, tome II, p. 270. (M.)
- ↑ A. B. rédigent ainsi le paragraphe : Louis le Débonnaire mêlant toutes les complaisances d’un vieux mari avec toutes les foiblesses d’un vieux roi, mit un désordre, etc.
- ↑ A. B. ajoutent : et rendre leurs titres incertains.