CHAPITRE XXVIII.
Il sembloit que tout prît un vice particulier, et se corrompît en même tems. J’ai dit que, dans les premiers tems, plusieurs fiefs étoient aliénés à perpétuité ; mais c’étaient des cas particuliers, et les fiefs en général conservoient toujours leur propre nature ; et si la couronne avoit perdu des fiefs, elle en avoit substitué d’autres. J’ai dit encore que la couronne n’avoit jamais aliéné les grands offices à perpétuité [1].
Mais Charles le Chauve fit un règlement général, qui affecta également et les grands offices et les fiefs : il établit, dans ses Capitulaires, que les comtés seroient données aux enfants du comte ; et il voulut que ce règlement eût encore lieu pour les fiefs [2].
On verra tout à l’heure que ce règlement reçut une plus grande extension ; de sorte que les grands offices et
- ↑ Des auteurs ont dit que la comté de Toulouse avoit été donnée par Charles Martel, et passa d’héritier en héritier jusqu’au dernier Raymond ; mais si cela est, ce fut l’effet de quelques circonstances qui purent engager à choisir les comtes de Toulouse parmi les enfants du dernier possesseur. (M.)
- ↑ Voyez son capitulaire de l’an 877, titre LIII, art. 9 et 10, apud Carisiacum. Ce capitulaire se rapporte à un autre de la même année et du même lieu, art. 3. (M.)