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ÉLOGE DE BERWICK.

d’York[1], depuis roi d’Angleterre, et de la demoiselle Arabella Churchill ; et telle fut l’étoile de cette maison de Churchill, qu’il en sortit deux hommes dont l’un, dans le même temps, fut destiné à ébranler[2], et l’autre à soutenir les deux plus grandes monarchies de l’Europe.

Dès l’âge de sept ans il fut envoyé en France pour y faire ses études et ses exercices[3]. Le duc d’York étant parvenu à la couronne le 6 février 1685, il l’envoya l’année suivante[4] en Hongrie ; il se trouva au siège de Bude.

Il alla passer l’hiver en Angleterre, et le roi le créa duc de Berwick. Il retourna au printemps en Hongrie, où l’empereur lui donna une commission de colonel pour commander le régiment de cuirassiers de Taaff. Il fit la campagne de 1687, où le duc de Lorraine remporta la victoire de Mohatz, et à son retour à Vienne, l’empereur le fit sergent général de bataille[5].

Ainsi c’est sous le grand duc de Lorraine que le duc de Berwick commença à se former ; et, depuis, sa vie fut en quelque façon toute militaire.

Il revint en Angleterre, et le roi lui donna le gouvernement de Portsmouth et de la province de Southampton. Il avoit déjà un régiment d’infanterie : on lui donna encore le régiment des gardes à cheval du comte d’Oxford. Ainsi[6] à l’âge de dix-sept ans il se trouva dans cette situation si flatteuse pour un homme qui a l’âme élevée, de voir le che-

  1. var. Il naquit le 21 d’août 1670, il étoit fils du duc d’York, etc.
  2. Le duc de Marlborough.
  3. var. Pour y être élevé dans la religion catholique, et y faire ses études, etc.
  4. var. Au printemps de l’année suivante.
  5. var. C’est-à-dire maréchal de camp.
  6. var. De sorte qu’à l’âge, etc.