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LETTRES FAMILIÈRES.


LETTRE VII.


A N**


Je suis dans le dernier désespoir depuis que je vous ai quittée.

J’ai craint et je crains encore que la personne que vous savez n’ait deviné, et je me reproche toute la peine que cela vous peut faire.

Pardonnez-moi jusques à mon amour. J’ai mille choses a vous dire. Avouez que j’ai été bien sot. Je n’ai jamais été si embarrassé de mon désordre et du vôtre. Mais vous aviez encore de l’esprit, et moi je n’en avois plus.

Je ne compte pas dans ma vie, et je ne daigne pas vous offrir les moments qui jusques à samedi ne sont rien, puisque je ne les passerai pas avec vous.

[1725 ? ]


________


LETTRE VIII.[1].


A M. DE NAVARRE FILS,


A BORDEAUX.


Je ne saurois assez vous remercier, mon cher Navarre, de la bonté que vous avez eue de vous intéresser à la place que j’ai obtenue à l’Académie[2] ; je crois devoir cela et à

  1. Archives de la Gironde, tome VI. Cette lettre est tirée des archives du baron de Ravignan, à Cadiaujac.
  2. Si la date est exacte, il ne peut être question que de l’académie de Bordeaux et d’une nomination de président.