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LETTRES FAMILIÈRES.


voir dans les lieux où je suis. Je ne saurois vous dire à quel prix je le désirerois.

Nous parlons souvent de vous, Monseigneur Cerati et moi. Il y a quatre mois qu’il est en France, et il compte bien vous aller voir en Angleterre.

Je vous prie, parlez un peu de moi à MM. les ducs de Richmond et de Montague ; le temps que j’ai passé à leur faire ma cour a été le plus heureux de ma vie.

J’ai l’honneur d’être avec les sentiments de l’amitié la plus tendre, monsieur,

Votre très-humble et très-obéissant serviteur,


MONTESQUIEU.


A Paris, ce 10 novembre 1742.


_______


LETTRE XXXIX.


A MARTIN FFOLKES [1].


La magnificence et la qualité de vos présents, monsieur et très-cher ami, surpassent tout ce qu’on auroit dû attendre si justice m’avoit été faite. Je crois que vous voulez vous défaire de mes importunilés pour tout le reste de ma vie, et que c’est au fond d’amortissement que vous m’avez envoyé.

Quoiqu’il en soit de moi, pauvre, chétif et misérable, je m’évertue autant que je puis. Nous buvons souvent à votre santé, M. Cerati et moi. C’est un bon, digne et excellent homme, et je m’estimerois heureux si je pouvois

  1. Archives de Sir William Ffolkes. Envoi de M. Masson.