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LETTRES FAMILIÈRES.


le président Barbot. Il faudra y être arrivé à dix heures précises du matin, pour commencer la lecture du grand ouvrage [1] que vous savez. On lira aussi après dîner ; il n’y aura que vous, avec le président et mon fils. Vous y aurez pleine liberté de juger et de critiquer [2].

Je viens d’envoyer votre anacréontique à ma fille [3] ; c’est une pièce charmante dont elle sera fort flattée. J’ai aussi lu votre étrenne ou épître pétrarquesque à Mme de Pontac [4] ; elle est pleine d’idées agréables. L’abbé, vous êtes poëte, et on diroit que vous ne vous en doutez pas. Adieu.

De La Brède, le 10 février 1745.


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LETTRE XLV.


A LA COMTESSE DE PONTAC,


A BORDEAUX.


Vous êtes bien aimable, madame, de m’avoir écrit sur le mariage de ma fille [5] ; elle et moi vous sommes très-

  1. L'Esprit des lois. (GUASCO.)
  2. L’un de ceux qui assistoit à cette lecture m’a dit que dès qu’on relevoit quelque chose, il ne faisoit pas la moindre difficulté de la corriger, de la changer ou de l’éclaircir. (G.)
  3. Il s’agit ici d’une petite pièce do poésie, envoyée pour étrennes de la nouvelle année à Mlle de Montesquieu. Cette poésie a été imprimée dans le Mercure de janvier 1745, avec la traduction en françois par M. Le Franc de Pompignan. (G.)
  4. Comme il est souvent parlé dans ces lettres de Mme la comtesse de Pontac, il est bon de remarquer ici que c’est une des dames de Bordeaux qui brille autant par son esprit et par ses liaisons avec les gens de lettres, qu’elle a brillé par sa beauté. Il est parlé d’elle dans quelques poésies de M. l'abbé Venuti. (G.)
  5. Elle se nommoit Denise. Il venoit de la marier à M. de Secondat