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LETTRES FAMILIÈRES.


LETTRE L [1].


A M... [2]


Vous avez eu la bonté de m’écrire, Monsieur, et tous mes petits chagrins se sont dissipés. J’ai l’honneur de vous envoyer et de vous présenter ma requête. Il pourroit être qu’il y auroit quelque hérésie dans mon dernier mémoire, mais elle n’est point de cœur ; me voyant sur les bras une affaire avec les Trésoriers, je me suis mis à feuilleter des livres, et j’y ai mis tout ce que j’y ai trouvé. J’aurai l’honneur de vous voir, Monsieur, au mois de septembre, et je voudrois pouvoir vous exprimer ce que je sens au moment que je vous le dis. Je vois qu’il faut que je remette à ce temps-là à vous parler de ma justice de Saint-Morillon. Je ferai demander à M. de Ségur son arrêt que j’aurai l’honneur de vous apporter, et vous aurez la bonté de voir ce qui se peut faire, ou si l’on peut faire quelque chose sans choquer les règles.

J’ai l’honneur d’être avec un respect infini, Monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur,


MONTESQUIEU.


A Bordeaux, ce 6 août 1746.
  1. 1. Cabinet B. Fillon.
  2. M. Trudaine peut-être. Voyez M. Vian, Histoire de Montesquieu, p. 163.

    Sur la pièce est écrit d’une autre main : « M. Regnard me rapportera le dossier.

    « Il est vrai que M. a promis un arrêt de soit communiqué au bureau des finances, mais ce ne peut être que quand le bureau des finances aura répondu à la lettre qui lui a été écrite le 22 du mois dernier.

    « Lui en expédier l’arrêt que je lui ai promis. »