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LETTRES FAMILIÈRES.


ration au printemps prochain, pour raison de quoi je passerai ici tout l’hiver. Du reste, notre excellent homme, M. Gendron, se porte bien. » Avez-vous reçu des nouvelles de M. Gerati ? » nous disons-nous toujours. Il est aussi gai que vous l’avez vu, et fait d’aussi bons raisonnements.

A propos, je trouvai, en arrivant, Paris délivré de la présence du fou le plus incommode, et du fléau le plus terrible que j’aie vu de ma vie. Son voyage d’Angleterre m’avoit permis quatre ou cinq mois de respirer à Paris ; et je ne le vis que la veille de mon départ, pour ne le revoir. Vous entendez bien que c’est du marquis de Loc-Maria dont je veux parler, qui ennuie et excède à présent ceux qui sont en enfer, en purgatoire, ou en paradis.

L’ouvrage [1] va paroître en cinq volumes. Il y aura quelque jour un sixième de supplément ; dès qu’il en sera question, vous en aurez des nouvelles. Je suis accablé de lassitude : je compte de me reposer le reste de mes jours. Adieu, monsieur ; je vous prie de me conserver toujours votre souvenir : je vous garde l’amitié la plus tendre. J’ai l’honneur d’être, monseigneur, avec tout le respect possible, etc.


De Paris, ce 31 mars 1747.
  1. L’Esprit des Lois.
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