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LETTRES FAMILIÈRES.


Marquez-moi ce que je dois lui répondre ; il viendra chez vous tous les soirs, jusqu’à ce que la lecture soit terminée.

Bon soir.

De Paris, en 1749.
_______


LETTRE LXXVIII.


A M . HUME.



Monsieur, j’ai reçu la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire du 16 juillet, et il ne m’a pas été possible de la lire qu’aujourd’hui, à cause d’une grande fluxion sur les yeux, et que, n’ayant point actuellement de secrétaire anglois, je ne pouvois me la faire lire, J’étois prêt à y faire réponse quand M. Lemosnier est entré chez moi, et m’a parlé de l’honneur qu’on veut faire à mon livre, en Ecosse, de l’y imprimer, et m’a dit ce que vous m’avez déjà appris par votre lettre. Je suis très-obligé, à vous, Monsieur, et à M. Alexandre, de la peine que vous avez prise. Je suis convenu avec M. Lemosnier que je ferai faire une copie des corrections que j’ai envoyées en Angleterre et à Paris de la première édition de Genève, en 2 volumes in-4o, qui est très fautive, et qu’il se chargeroit de les envoyer.

J’ai reçu, Monsieur, les exemplaires de vos beaux ouvrages que vous avez eu la bonté de m’envoyer, et j’ai lu


    « Monsieur, je dois vous dire que ni le roi, ni M. le cardinal, ni moi, n'y consentirons jamais. » A quoi M. d'Etoutevilles répliqua sur-le-champ : « Ma foi, monsieur, voilà deux beaux pendants que vous donnez au roi : M. le cardinal et vous. Je suis fils et petit-fils de ministres, mais si mon père ou mon grand-père eussent tenu un pareil propos, on les eut mis aux Petites-Maisons. » Et il se retira. (G.)