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LETTRES FAMILIÈRES.


imprimée en 3 vol. in-12, à Paris, chez Huart, libraire, rue Saint-Jacques, près la fontaine Saint-Séverin.

J’ai l’honneur d’être, Monsieur, avec des sentiments remplis d’estime, votre très-humble et très-obéissant serviteur.


8 avril 1750.


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LETTRE LXXXV.


A L’ABBÉ VENUTI


A BORDEAUX


Je suis bien fâché, mon cher Abbé, que vous partiez pour l’Italie [1], et encore plus que vous ne soyez pas content de nous. Je vois pourtant, sur ce qui m’est revenu, qu’on n’a pas pensé à manquer à la considération qui vous est due si légitimement. Je souhaite bien que vous ayez satisfaction dans votre voyage d’Italie, et je souhaiterois bien, qu’après ce temps de pèlerinage, vous passassiez dans une plus heureuse transmigration, et telle que votre mérite personnel le demande. Si vous pouvez retirer votre dissertation de chez le président Barbot, qui la garde comme des livres sibyllins, j’en ferai usage ici à votre profil : mais votre lettre ne le fait pas espérer. Faites, je vous prie, mes

  1. M. l’abbé Venuti, après s’être retiré de l’abbaye de Clérac, avoit fixé son séjour à Bordeaux, attaché à i’académie des scienccs et belles-lettres de cette ville ; mais l'Empereur l’ayant nommé prévôt de Livourne, il fut obligé d’en partir et son départ fut regardé comme une grande perte pour l’académie. Pendant son séjour à Livourne, il a continué d’enrichir la république des lettres de différentes bonnes dissertations. Le mauvais état de sa santé vient de l'obliger de renoncer à sa place pour se retirer à Cortone dans sa famille. (GUASCO. 1767).