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ACADÉMIQUES.

Un autre nous décrit deux petits canaux qui portent les liqueurs de la cavité de la capsule dans la veine qui lui est propre : cette humeur, que bien des expériences font juger alcaline, sert, selon lui, à donner de la fluidité au sang qui revient des reins, après s’être séparé de la sérosité qui compose l’urine. Cet auteur n’a que de trop bons garants de ce qu’il avance : Sylvius, Manget et d’autres, avoient eu cette opinion avant lui. L’académie, qui ne sauroit souffrir les doubles emplois, qui veut toujours du nouveau, qui, comme un avare, par l’avidité d’acquérir toujours de nouvelles richesses, semble compter pour rien celles qui sont déjà acquises, n’a point couronné ce système.

Un autre, qui a assez heureusement donné la différence qu’il y a entre les glandes conglobées et les conglomérées, a mis celles-ci au rang des conglobées : il croit qu’elles ne sont qu’une continuité de vaisseaux, dans lesquels, comme dans des filières, le sang se subtilise ; c’est un peloton formé par les rameaux de deux vaisseaux lymphatiques, l’un déférent, et l’autre réfèrent : il juge que c’est le déférent qui porte la liqueur, et non pas l’artère, parce qu’il l’a vu beaucoup plus gros ; cette liqueur est reprise par le réfèrent, qui la porte au canal thoracique, et la rend à la circulation générale. Dans ces glandes, et dans toutes les conglobées, il n’y a point de canal excrétoire, car il ne s’agit pas ici de séparer des liqueurs, mais seulement de les subtiliser.

Ce système, par une apparence de vrai qui séduit d’abord, a attiré l’attention de la compagnie ; mais il n’a pu la soutenir. Quelques membres ont proposé des objections si fortes, qu’ils ont détruit l’ouvrage, et n’y ont pas laissé pierre sur pierre : j’en rapporterai ici quelques-unes ; et