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LETTRES FAMILIÈRES.


vant l’Académie. Si les Hollandois avoient aussi bien défendu Berg-op-Zoom, que M. notre intendant a défendu ses fossés [1], nous n’aurions pas aujourd’hui la paix ; c’est une terrible chose de plaider contre un intendant ; mais c’est une chose bien douce que de gagner un procès contre un intendant. Si vous avez quelque relation avec M. de Larrey à la Haye, parlez-lui, je vous prie, de notre tendre amitié. Je suis bien aise d’apprendre son crédit à la cour du Stathouder ; il mérite la confiance qu’on a en lui. Je vous embrasse, mon cher ami, de tout mon cœur.


De Raymond en Gascogne, 8 août 1752.


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LETTRE CXXIII [2].


A MADAME LA MARQUISE DU DEFFAND.



Bon cela : le chevalier de Laurency [3], je l’adorerois s’il ne venoit pas de si bonne heure ; mais je vois que vous êtes arrivée à un point de perfection que cela ne vous fait rien. Je suis ravi. Madame, d’apprendre que vous avez de la gaîté : vous en aviez assez pour nous. J’ai, je vous as-

  1. M. de Tourni, intendant de Guienne, à qui Bordeaux doit les embellissements de cette ville. Pour suivre un plan des édifices qu’il entreprit, et faire un alignement, il venoit de masquer le bel hôtel de l’académie : elle s’y opposa, et obtint de la cour gain de cause contre monsieur l’intendant. (G.)
  2. Correspondance inédite de Mme Du Deffand, t. I, p. 27.
  3. Peut-être s’agit-il du chancelier Lorenzi. Ou peut voir dans la correspondance de Grimm le récit des naïvetés divertissantes de ce chevalier. (RAVENEL.)