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LETTRES FAMILIÈRES.


pié, qu’il me fait pitié à moi-même. Je consentirois à le faire imprimer, si cet ouvrage ayant été présenté à votre Académie, je pouvois dire qu’il fût à moi ; mais je me flatte qu’il lui appartient entièrement. Je vous prie donc, Monsieur, de pressentir l’Académie, pour savoir si elle permet que je fasse imprimer cet ouvrage à Paris ; et si je puis le donner.

Si vous pouvez trouver occasion de dire quelque chose qui puisse me rappeler dans le souvenir du Roi [1], vous me ferez bien du plaisir : je sens que si quelques ouvrages m’ont fait aujourd’hui quelque espèce d’honneur, dans la postérité ses bontés feront ma gloire.

Je vous prie, Monsieur, de me conserver quelque part dans votre amitié. J’ai l’honneur d’être, avec des sentiments que je ne saurois assez vous exprimer. Monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.


MONTESQUIEU.


A Paris, ce 31 mars 1753.


Faites-moi le plaisir de voir Mme la princesse de Talmont, et de lui parler continuellement de mon respect.


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LETTRE CXXXI.


A L’ABBÉ DE GUASCO


A VIENNE.


Je trouve, mon cher comte, vos raisons assez bonnes pour ne point vous engager légèrement ; mais je crois que celles

  1. Le Roi Stanislas.