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ACADÉMIQUE.

Nous voyons, dans le Journal des Savants, qu’un homme qui resta six mois enfermé dans une prison obscure voyoit sur la fin tous les objets très-distinctement, ses yeux étant accoutumés à recevoir un très-petit nombre de rayons : l’organe de la vue commença à être ébranlé par une lumière si foible, qu’elle étoit insensible à d’autres yeux qui n’avoient pas été ainsi préparés. Il y a apparence qu’il y a des animaux pour lesquels les murailles les plus épaisses sont transparentes.

De tout ceci je crois pouvoir admettre ce principe, que les corps qui opposent le moins de petites surfaces solides aux rayons de lumière qui les traversent, sont les plus transparents ; qu’à proportion qu’ils en opposent davantage, ils le paroissent moins ; et qu’ils commencent de paroître opaques dès qu’ils ne laissent pas passer assez de rayons pour ébranler l’organe de la vision ; ce qui est encore relatif à la conformation des yeux et à la disposition présente où ils se trouvent.

Lorsque nous pourrons un peu méditer sur cette matière, nous pourrons tirer un meilleur parti de ces idées, et expliquer ce que nous ne faisons ici que montrer.


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