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OBSERVATIONS SUR L’HISTOIRE NATURELLE.

veaux rayons sont venus frapper nos yeux par le secours du microscope[1].

II. Nous avons examiné d’autres insectes qui se trouvent dans les feuilles d’ormeau dans lesquelles ils sont renfermés. Cette enveloppe a à peu près la figure d’une pomme. Ces insectes paroissent bleus aux yeux et au microscope ; on les croit de couleur de corne travaillée : ils ont six jambes, deux cornes et une trompe à peu près semblable à celle d’un éléphant. Nous croyons qu’ils prennent leur nourriture par cette trompe, parce que nous n’avons remarqué aucune autre partie qui puisse leur servir à cet usage.

La plupart des insectes, au moins tous ceux que nous avons vus, ont six jambes et deux cornes : ces cornes leur servent à se faire un chemin dans la terre, dans laquelle on les trouve[2].

III. Le 29 mai 1718, nous fîmes quelques observations sur le gui. Nous pensions que cette plante venoit de quelque semence qui, jetée par le vent, ou portée par les oiseaux sur les arbres, s’attachoit à ces gommes qui se trouvent ordinairement sur ceux qui ont vieilli, surtout sur les fruitiers ; mais nous changeâmes bien de sentiment par la suite. Nous fûmes d’abord étonnés de voir sur une même branche d’arbre (c’était un poirier) sortir plus de cent branches de gui, les unes plus grandes que les autres, de troncs différents, placés à différentes distances ; de manière que si elles étaient venues de graines, il auroit fallu autant de graines qu’il y a de branches.

  1. L’insecte rouge, s’il eût été pris dans l’eau, étoit un monocle ou puce d’eau. (Note de Valmont de Bomare dans l’édition des œuvres posthumes. Paris, 1798, in-12.)
  2. Les insectes qui se trouvent enfermés dans une enveloppe pomiforme sur les feuilles d’ormeau, sont des pucerons dans leur galle. (Valmont de Bomare.)