Page:Montesquieu - Esprit des Lois - Tome 2.djvu/387

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tes de biens qui passaient aux héritiers et se partageaient entre eux.

Je trouve de plus qu’une partie fut donnée en alleu, et l’autre partie en fief.

J’ai dit que les propriétaires des alleus étaient soumis au service comme les possesseurs des fiefs. Cela fut sans doute en partie cause que Charles Martel donna en alleu aussi bien qu’en fief.


Chapitre XV.

Continuation du même sujet.


Il faut remarquer que les fiefs ayant été changés en biens d’Église, et les biens d’Église ayant été changés en fiefs, les fiefs et les biens d’Église prirent réciproquement quelque chose de la nature de l’un et de l’autre. Ainsi les biens d’Église eurent les privilèges des fiefs, et les fiefs eurent les privilèges des biens d’Église : tels furent les droits honorifiques dans les églises, qu’on vit naître dans ces temps-là. Et, comme ces droits ont toujours été attachés à la haute justice, préférablement à ce que nous appelons aujourd’hui le fief, il suit que les justices patrimoniales étaient établies dans le temps même de ces droits.