Page:Montesquieu - Pensées et Fragments inédits, t2, 1901.djvu/119

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c’est un bien qu’il découvre dans la nature ; c’est un nouvel être que l’on prend, ou que l’on trouve : c’est un aussi grand étonnement à l’âme de trouver tout à coup un ordre de sentiments qu’elle ne connoissoit pas, que si elle découvroit un nouvel ordre b de connoissances tout à coup : excepté qu’ayant déjà connu l’un n’est qu’une acquisition pour elle ; mais les nouveaux sentiments sont une création dans elle.

1083 (631. I, f° 453). — Dans les affaires de galanterie, j’ai toujours pensé que celui qui y étoit le plus 1o sot jouoit (le plus dupe joue) le plus beau rôle.

1084 (1 104. II, f° 73 v°). — Il me semble que l’amour est agréable en ce que la vanité se satisfait sans avoir honte d’elle-même. Si une maîtresse me parle de moi,

si je parle de moi à ma maîtresse, si elle me fait ô moins de caresses qu’à un autre,"si elle ne me donne pas toutes les préférences, les petits sentiments de ma vanité sont excités sans que je puisse me la reprocher à moi-même ; ce qui arriveroit si j’avois les mêmes sentiments dans d’autres circonstances. 2o

1085(2215. III, f° 464 v°). — « Les gens extrêmement amoureux, disoit quelqu’un, sont ordinairement discrets. >

1086(1245. II, f° 102 v°). — Les bourgeoises cherchent dans leurs amours les titres ; les femmes de la 25 Cour y cherchent d’autres qualités que celles du blason.