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X. SOTTISE ET PRÉJUGÉS.

T. 11. 17

1185* (164.I, p. 138). — Bêtise : Gens grossiers. — On peut comparer des hommes de cette espèce aux peuples que les Anciens s’imaginoient être dans les zones inconnues. « lntra, [si] credere libet, dit Pom- 5 ponius Mêla en parlant de l’Afrique, vix jam homines, magisque semiferi. — Blemmyis capita absunt ; vultus in pectore est. Satyris prœter effigiem nil humani. Gamphasantes, sine lectis et sine sedibus, vagi, habent potius terras quant habitent. » 1o

1186 (70. I, p. 65).— La plupart des hommes qu’on appelle sots ne le sont que relativement.

1187 (600. I, f° 447). — La raison pourquoi les sots réussissent ordinairement dans leurs entreprises, c’est que, ne sachant et ne voyant jamais 15 quand ils sont importuns, ils ne s’arrêtent jamais. Or, il n’y a pas d’homme assez sot pour ne savoir pas dire : « Donnez-moi cela. »

1188 (807. I, p. 517).— Les sots qui marchent dans le chemin de la fortune prennent toujours -o les routes battues. Un précepteur du Roi est-il devenu premier ministre ? Tous les petits ecclésiastiques veulent être précepteurs du Roi, pour être premiers ministres. Les gens d’esprit se font des